La leucémie aigüe myéloblastique (LAM) est une tumeur de la moelle osseuse (à ne pas confondre avec la moelle épinière), caractérisée par une prolifération de cellules anormales appelées blastes.
Cette prolifération de cellules étouffe la moelle et l’empêche de travailler correctement, ce qui se traduit chez les malades pas une baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes dans le sang.
Les patients ont donc besoin de transfusions et présentent des infections parfois graves car ils ne sont plus capables de se défendre. Le traitement de la LAM repose sur l’administration de plusieurs chimiothérapies successives puis en général une greffe de moelle à partir d’un donneur compatible.
Malheureusement un certain nombre de patients rechutent et la nécessité de nouveaux traitements reste à l’ordre du jour.
Parmi les traitements émergents actuellement, l’immunothérapie consiste à utiliser ce qu’on appelle des anticorps monoclonaux thérapeutiques.
Ce traitement par immunothérapie cible des petites molécules à la surface des blastes.
Ainsi, l’anticorps anti-CD33 Mylotarg se fixe sur la molécule appelé CD33 à la surface des cellules leucémiques et peut ainsi les détruire directement.
Une autre avancée récente a consisté à injecter chez les patients des cellules du système immunitaire (les lymphocytes) qui habituellement aide à lutter contre la leucémie mais qui font défaut chez les malades car soit en quantité insuffisante soit parce que non fonctionnels.
Ces lymphocytes (que l’on récupèrent soit chez le malade soit chez le donneur) sont d’abord modifiés génétiquement au laboratoire pour exprimer des petites molécules appelées récepteurs qu’ils n’expriment pas habituellement (restauration de l’activité anti-leucémique) puis amplifiés de façon à obtenir un nombre suffisant de lymphocytes pour lutter contre la leucémie.
L’expression des récepteurs va permettre aux lymphocytes de reconnaitre comme un anticorps des molécules retrouvées à la surface des cellules leucémiques, telles que le CD33 ou le CD123.
Ces lymphocytes modifiés (appelés CAR T cells en anglais) se fixent alors sur les cellules tumorales grâce à leurs nouveaux récepteurs et vont détruire les cellules leucémiques directement
Professeur Patrice CHEVALLIER
Hématologue – CHU de NANTES (mars 2016)